Les résultats de la dernière enquête réalisée par le Cercle des Economistes sur le regard que portent les jeunes sur les enjeux politiques permettent de mieux cerner les caractéristiques de la « Gen Z » et en même temps de dénoncer quelques idées reçues.
A commencer par leur éloignement de la politique : 58 % des jeunes de 18 à 30 ans se disent au contraire intéressés et éprouver de la curiosité pour la chose publique. Ce qui ne les empêche pas de s’abstenir plus massivement que les adultes lors des élections, même s’il convient de relativiser le phénomène (54 % ont voté lors de la présidentielle de 2022 contre 69 % pour l’ensemble de la population).
Les raisons de ce désamour pour le bulletin de vote, et plus généralement pour le fonctionnement de la démocratie représentative telle qu’elle leur a été enseignée à l’école, sont connues et multiples : leur manque de confiance dans la classe politique (33 %), le sentiment de ne pas être représentés ni écoutés (73 %) ou que leur vote n’a aucun impact (23 %).
« Il y a une espèce de méfiance à l’égard de la classe politique, avec du soupçon et de la défiance » analyse Françoise Benhamou, de la Sorbonne Paris Nord. La jeunesse serait en proie à une forme de « démo-anxiété », soeur parente de l’éco-anxiété qui infuse dans la société : « C’est une certaine distance avec la démocratie classique. Comme ils ne se sentent plus représentés, ils vont chercher d’autres réponses ailleurs. Il y a une forme de repli, de volonté de rester sur son territoire« , notamment en privilégiant les réseaux sociaux pour s’informer sur la politique (51 %).
Mais il est une autre forme d’engagement politique qui suscite leur intérêt et leur participation : les jeunes sont seulement 23 % à déclarer ne jamais participer à des actions citoyennes. « On observe des jeunes moins sensibles à l’investissement électoral mais qui en contrepartie s’engagent et demandent à l’entreprise dans laquelle ils travaillent de s’engager« .
L’abstention des 18-30 ans lors des élections n’est donc pas une fatalité. « Faire le pont entre la politique et les jeunes, c’est peut-être simplement venir à leurs préoccupations : l’emploi, mais aussi la santé, le pouvoir d’achat. Il faut que les politiques s’emparent de ces questions là, moins dans les discours et plus dans le concret« . Avec également une solution simple à mettre en oeuvre et plébiscitée par les jeunes : 78 % d’entre eux pensent que le vote en ligne serait une raison de participer.
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