Une nouvelle étude publiée par Santé Publique France témoigne d'une dégradation de l'état psychique des adolescents entre 2018 et 2022, mais aussi d'un écart de plus en plus important selon le sexe.
Si les données, recueillies auprès de 9 337 élèves du secondaire, montrent qu’une grande majorité exprime une satisfaction vis-à-vis de leur vie actuelle et se perçoivent en bonne santé, seule la moitié présentent un bon niveau de bien-être mental (59% chez les collégiens et 51% chez les lycéens). « On observe une part non négligeable de jeunes présentant un risque de dépression et déclarant un sentiment de solitude, des plaintes psychologiques et/ou somatiques ou des pensées suicidaires« .
Fait notable, l’écart filles-garçons concernant l’ensemble des indicateurs de la santé mentale des jeunes, déjà constaté dans les études précédentes, se creuse de façon importante. Quel que soit le niveau de scolarité, les garçons sont plus nombreux que les filles à penser être en bonne santé et à être satisfait de leur vie actuelle, moins nombreux à présenter des troubles psychologiques et un risque important de dépression. L’indicateur des pensées suicidaires, mesurées uniquement chez les lycéens (24% concernés au cours des 12 derniers mois), montre que les filles sont nettement plus concernées que les garçons (31% vs 17%), et ce quelle que soit la classe.
« Les études convergent : la santé mentale des adolescents s'est dégradée, en France comme à l’international. Restons mobilisés pour le bien-être des jeunes ! Il est essentiel de poursuivre la mise en oeuvre d'actions pour libérer la parole autour du mal-être, informer et orienter les jeunes vers les ressources et aides existantes. Nous rappelons également que chacun peut prendre soin de sa santé mentale en adoptant des comportements bénéfiques pour son bien-être, comme pratiquer une activité physique, prendre du temps pour des loisirs, dormir suffisamment, aider les autres … Promouvoir la santé mentale, prévenir l'apparition de troubles psychiques et lutter contre la stigmatisation sont des enjeux de santé publique sur lesquels nous nous engageons pleinement pour accompagner les adultes de demain » Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France